Par Jhonah Diaz González (*)
La Havane, 28 janvier (Prensa Latina) Quatre ans après sa suspension, le français Michel Platini s’ajuste les crampons, choisit son élastique et est presque prêt à sauter sur le terrain d’un stade de football sans public dans les gradins.
Personne n’écoute, mais la sono signale l’arrivée imminente de l’ancien président de l’Union des associations européennes de football (UEFA).
Celui qui a été trois fois Ballon d’Or en tant que footballeur, entre 1983 et 1985, a été l’un des ‘puissants’ inculpés pour violations éthiques dans le scandale de corruption connu sous le nom de FIFA Gate, en 2015, et l’ironie est qu’il sera bientôt conseiller personnel de Philippe Piat, actuel leader du syndicat international des joueurs FIFPro.
La mission du futur conseiller connaitra un ‘bon positif’, Piat lui-même a assuré que Platini, à 64 ans et avec une biographie digne d’une production audiovisuelle dramatique, ‘a le profil pour être président’ du groupe, selon le quotidien français L’équipe.
Ainsi, Platini, en son temps main droite (et jusqu’à gauche) du Suisse Joseph Blatter, ancien président de la FIFA (Fédération Internationale de Football Association) représentera au sein de FIFPro 40 associations nationales et environ 38 mille représentants de la discipline, dans une classique parodie moderne.
Piat a révélé que l’ancien entraineur travaillera avec lui pour l’aider à faire avancer les revendications des footballeurs.
‘Son poids international peut servir le syndicat’, a déclaré le contremaître d´un syndicat qui a entre ses desseins de défendre les droits et les intérêts des joueurs devant les fédérations, les clubs, les entreprises de parrainage ou autres acteurs du monde professionnel.
Peu ont alerté du fait qu’une personne condamnée pour corruption serait élue pour veiller sur ceux qui font du football une œuvre d’art sur une toile rectangulaire.
Bien sûr, Philippe Piat, anciennement attaquant, né à Casablanca, au Maroc, mais de nationalité française, joue depuis longtemps dans la même équipe que Platini, maintenant réinséré, et il n’est jamais trop tard pour trouver une ligne d´attaque de luxe si le but est de marquer des buts monétaires dans un sport contemporain marqué par le rythme des imprimeurs de billets.
À la veille du 65e Congrès de la FIFA, le 27 mai 2015, le sport mondial a été secoué lorsque sept dirigeants du football ont été arrêtés à l’hôtel Baurau Lac à Zurich, en Suisse, à la demande de la justice des États-Unis.
Personne n’imaginait alors que la situation tournait autour de divers faits de corruption, fraude et blanchiment d’argent survenus depuis 1991 et liés à la vente de droits de transmission, de marketing et de parrainage pour l’Amérique des compétitions organisées par la FIFA.
Depuis que la bombe a explosé des dizaines de dirigeants sont tombés entre les mains de la justice, comme des dominos en chaîne.
En échange de la retransmission télévisée et de la promotion de tournois du continent, dont la Coupe America et la Coupe Libertadores, divers dirigeants ont été soudoyés par des sociétés de marketing sportif et ont transgressé des articles de la FIFA.
En conséquence, ils ont été privés pendant des années ou à vie d’activités liées au football (administratives, sportives ou autres), tant au niveau national qu’international.
Cependant, malgré ce scandale, et 48 heures à peine après les arrestations, Blatter avait été réélu à la présidence de ce Congrès de la FIFA en 2015, mais avait dû rapidement démissionner.
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(*) Journaliste de la rédaction sportive de Prensa Latina.